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sess_4370
Benoît Schoefs (Laboratoire Mer, Molécules, Santé, Université du Maine)
› 15:45 - 16:15 (30min)
› E 18
Anne Berman (1889–1979), une « simple secrétaire » du mouvement psychanalytique français
Rémy Amouroux  1, *@  
1 : EA 4686 « Éthique, professionnalisme et santé », Université de Bretagne occidentale
Université de Bretagne Occidentale (UBO)
* : Corresponding author

Vidéo de l'intervention accessible sur la plateforme Canal-U

 

 

Les historiens de la psychanalyse française ne se sont pas réellement intéressés à la personne d'Anne Berman. Certes, elle fut la secrétaire personnelle de la célèbre et controversée Marie Bonaparte[1] pendant près de cinquante ans, mais elle n'a pas exercé comme psychanalyste. Ainsi, on lui reconnaît généralement son engagement pour le mouvement psychanalytique français sans donner plus de détails. Il existe d'ailleurs très peu de documents biographiques disponibles à son sujet (JP. Bourgeron, 2002). Après des études de pharmacie, elle a travaillé comme pharmacienne à l'hôpital Sainte-Anne dans le laboratoire d'Édouard Toulouse. Puis, en 1930, A. Berman entreprend une analyse avec Marie Bonaparte, et devient sa secrétaire personnelle.

Psychanalysée, mais non psychanalyste, elle est la première adhérente de la Société Psychanalytique de Paris en 1927. En 1934, elle obtient la charge du secrétariat de l'Institut de Psychanalyse, et, en 1948, celle de la Revue Française de Psychanalyse. En parallèle de ses différentes attributions institutionnelles, elle traduit de nombreux textes de psychanalystes : Felix Deutsch, Otto Fénichel, Anna Freud, Sigmund Freud, Ernest Jones ou encore Donald Winnicott. A ce titre, elle fait figure de traductrice officielle française car c'est elle qui, jusqu'au début des années 1960, signe, ou co-signe, la majorité des traductions françaises. Son rôle de traductrice, comme celui de secrétaire de Marie Bonaparte, de l'Institut de Psychanalyse et de la Revue Française de Psychanalyse, l'ont amenée à jouer un rôle stratégique méconnu au sein du mouvement Français. L'objectif de cette présentation est de proposer une histoire du mouvement psychanalytique français « par le bas » à partir du point de vue privilégié d'une « profane éclairée ». Cette approche doit permettre de se décentrer des acteurs attendus de cette histoire et fournir une perspective originale.

Ce travail s'appuie sur l'étude de la correspondance d'Anne Berman, disponible notamment dans les fonds d'archives de Marie Bonaparte à la Bibliothèque Nationale de France et aux Archives Nationales.


[1] Amouroux R., Marie Bonaparte entre biologie et freudisme, Rennes, Presses Universitaires de Rennes, 2012.



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